Adapter la dose d’azote des orges de brasserie au potentiel
Arvalis conseille de fractionner les apports sur les orges brassicoles d’hiver et de printemps et de s’appuyer sur des outils de pilotage de la fertilisation.
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« Par peur de dépasser la teneur en protéines, les agriculteurs ont tendance à sous-fertiliser leurs orges », indique Mélanie Franche, ingénieure Arvalis et animatrice de la filière orges brassicoles. La dose à apporter pour aller chercher rendement et teneur en protéines est calculée par la méthode du bilan.
Des outils pour piloter
L’institut technique conseille de fractionner les apports. En orge d’hiver, un premier apport s’effectue au tallage et un deuxième à épi 1 cm. Après diagnostic avec un outil d’aide à la décision, un troisième est possible autour du stade 2 nœuds.
Plusieurs outils permettent de piloter la fertilisation des orges. Le N-tester nécessite de prévoir une bande surfertilisée dès le premier apport, car, contrairement au cas du blé, la référence n’est pas suffisamment stable pour faire des diagnostics.
Des OAD parfois contraignants
« Les agriculteurs oublient souvent cette bande surfertilisée ou la trouvent trop contraignante », souligne Mélanie Franche. L’outil Farmstar repose sur une méthode d’acquisition par satellite. Il ne nécessite pas de bande surfertilisée, « mais les conseils arrivent parfois tard par rapport au calendrier d’épandage des agriculteurs », indique l’ingénieure. Un apport tardif risque en effet d’augmenter trop fortement les protéines en fin de cycle, qui dépasseraient les seuils brassicoles.
Le cycle de l’orge de printemps est, lui, très court. Arvalis préconise un fractionnement en deux apports : le premier au semis et le second en végétation, courant tallage. La stratégie la plus sécurisante étant d’apporter un tiers de la dose puis les deux tiers restants. Un dernier apport correctif est possible après diagnostic avec un OAD comme le N-tester, qui nécessite là aussi une bande surfertilisée.
« Certains apportent tout au semis. Avec cette stratégie, on sait qu’on ne va chercher ni le potentiel de rendement, ni la teneur en protéines, affirme Mélanie Franche. Les agriculteurs craignent cependant la météo, car la bonne valorisation des apports dépend des pluies du printemps. » Une crainte d’autant plus exacerbée par le bouleversement climatique.
Le pilotage en temps réel à l’étude
Arvalis travaille à lever les freins à l’utilisation des OAD, qui restent peu employés sur orge. L’institut étudie également le pilotage en temps réel. « C’est un outil très complexe qui permet de piloter chaque apport, en prenant en compte en temps réel la météo, la minéralisation de l’azote du sol et de l’azote apporté, le précédent de la rotation, le potentiel de rendement… Il ajuste ainsi pour être au plus près des besoins de la plante », explique l’ingénieure. Déjà travaillé sur blé, le chantier d’acquisition de référence a été lancé sur orge.
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